Mieux vaut seul que mal accompagné

« Mieux vaut seul que mal accompagné » nous dit Pierre Gringoire, poète et dramaturge français du XV ème siècle. L’adage, bien connu de tous, n’est pas toujours facile à appliquer !

La solitude fait peur et nous sommes nombreux à la redouter et à la fuir.

Comment se développe la capacité à être seul ?

Tout d’abord, dans l’enfance. Du bébé au jeune adulte, devenir autonome est un long apprentissage, non sans écueils.

Winnicott, pédiatre et psychanalyste anglais, s’est beaucoup intéressé à la question de la solitude et de la dépendance, notamment dans son livre « la capacité d’être seul ». Certains adultes s’écroulent quand l’autre n’est plus là, parfois même physiquement (ils tombent ou ont la sensation de tomber).

Pour Winnicott, la capacité d’être seul s’enracine dans le fait d’avoir pu bénéficier dans la prime enfance d’un environnement suffisamment stable, aimant, rassurant. Pour accéder à une certaine autonomie, il faut que l’enfant ait eu « une mère suffisamment bonne ». Dans son livre (la capacité d’être seul), il parle du fait pour le jeune enfant de pouvoir être seul (avoir ses propres activités, sa propre vie psychique) en présence de la Maman. Cette capacité ne se développe qu’en présence d’une Maman suffisamment aimante et rassurante.

Mais rien n’est jamais perdu ! Pour les adultes, quand solitude rime avec désespérance, sentiment de non existence, abandon…une psychothérapie peut aider à réparer les blessures affectives de l’enfance.

La thérapeute peut faire office de « mère suffisamment bonne », offrir au patient un cadre rassurant, une présence fiable et bienveillante qui aidera la personne à apprivoiser l’angoissante solitude.

La capacité d’être seul s’enracine, selon Winnicott (et bon nombre d’auteurs), dans la prime enfance.